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Innovation : Un écosystème en pleine structuration

Comment transformer l’intelligence tunisienne, reconnue de tous, en un véritable levier de croissance, tel est le défi à relever dans l’immédiat.

La Presse — Il est incontestable que l’innovation est devenue un levier de croissance pour les entreprises. Les exemples concrets à travers le monde ne manquent pas. Cependant, l’adoption et la mise en place d’une démarche, voire d’un département entièrement dédié à l’innovation, ainsi que l’investissement dans les projets qui en découlent, constituent un plafond de verre auquel se heurtent de nombreuses entreprises.

La question se pose également, dans le contexte tunisien, qui, selon les spécialistes, les experts et les chercheurs, constitue un terreau fertile pour l’innovation. Ainsi, créer une synergie entre l’écosystème de l’innovation et les entreprises, qui en ont besoin pour accroître leur compétitivité et améliorer leur intégration aux chaînes de valeur mondiales, représente un enjeu majeur. Ce sujet a été récemment abordé lors d’un panel tenu à l’occasion de l’« Innovation Summit Tunisia 2025 ».

Organisé sous l’égide de « ICC Tunisia », en partenariat avec « Terna Innovation Zone » et avec le soutien de « Mind the Bridge » et « Elis », cet événement visait à mettre en avant le rôle stratégique de la Tunisie en tant que hub régional de l’innovation. Il a rassemblé des leaders de l’industrie, des experts internationaux et des acteurs clés de la transformation digitale.

Un terreau fertile pour l’innovation 

Revenant sur le concept de maturation de l’innovation, Taha Ridene, expert en Recherche et développement chez « Rttt Consulting », a expliqué que l’innovation est avant tout « un acte managérial innovant », nécessitant agilité et inventivité.

Selon lui, le succès d’une stratégie d’innovation au sein d’une entreprise repose sur deux éléments majeurs. D’une part, une culture de l’innovation qui doit imprégner le management, impliquant une prise de risque et des investissements dans des projets incertains. D’autre part, des démarches spécifiques aux produits de R&D, permettant leur développement jusqu’à maturation.

L’expert a cité, dans ce contexte, la démarche basée sur le TRL (Technology Readiness Level). Initialement instaurée par la Nasa, cette approche de maturation des produits R&D a été ensuite adoptée dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, avant d’être démocratisée et appliquée au sein des entreprises.

Ridene a, par ailleurs, souligné que la qualité est un élément clé de la maturation des produits R&D, ce qui implique une structuration rigoureuse dans le cadre d’une démarche de management innovante. De son côté, Slim Tounsi, directeur général du Centre de Biotechnologie de Sfax, a mis en avant le rôle essentiel des technopôles dans la promotion de l’innovation et le développement de l’écosystème entrepreneurial.

Il a expliqué qu’au cours de la phase d’incubation, ces centres de recherche offrent aux start-up un accompagnement technique et scientifique, en mettant à leur disposition des équipements et des infrastructures adaptées.

« Le Centre de Biotechnologie de Sfax a la capacité d’accueillir jusqu’à sept start-up en même temps, à un prix symbolique pour les jeunes entreprises en phase de démarrage. Nous disposons d’équipements de pointe sophistiqués qu’une start-up ne pourrait pas acquérir à ses débuts. Être hébergé dans un centre de recherche représente un avantage considérable, car cela permet également de valoriser les résultats de la recherche. De plus, nous mettons certains équipements à disposition des industriels et disposons d’une unité d’analyse », a-t-il affirmé.

Lors du panel, il a été également question de revenir sur les projets de recherche académique collaborative menés par l’Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales de Tunis en partenariat avec de grandes entreprises tunisiennes. Par ailleurs, les grands projets initiés par Novation City ont été présentés, notamment les centres de compétences pour l’industrie 4.0, la mise en place d’une « smart factory » ou encore le partenariat avec « Nvidia », dont l’objectif est la formation de formateurs en intelligence artificielle, outre l’investissement qui a été réalisé dans un supercalculateur qui devrait permettre aux start-up de développer leurs capacités. Clairement, l’écosystème tunisien de l’innovation se structure progressivement, avec l’ambition de devenir un acteur clé dans la transformation numérique et technologique à l’échelle régionale.

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